Quand poésie rime avec francophonie
La vie ne se limite pas aux grands événements sportifs ! Les Jeux de la poésie, une aventure poétique qui s’est déroulée sur plusieurs mois, ont connu une magnifique conclusion le 7 septembre sur la place du Châtelet, à Paris. Retour sur cet événement unique qui a insufflé une nouvelle énergie à la poésie.
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La poésie ne s’apprécie pas uniquement dans les livres. Elle se révèle partout, il suffit d’y prêter attention d’un peu plus près : des quartiers chics aux couloirs du métro en passant par les rives de la Seine, un graffiti sur un mur, une phrase sur un trottoir, un son dans la rue … Dans le cadre des Olympiades culturelles de la mairie de Paris, co–organisées par la Théâtre de la Ville et le Paris Université Club, les Jeux Poétiques avaient pour ambition de (re)nouer un lien entre la ville et la poésie. De juin à septembre, alors que la capitale française s’apprêtait à accueillir le plus grand événement sportif de la planète, un vent de lyrisme s’est emparé de la capitale française.
Parrainé par le franco-congolais Alain Mabanckou – poète, écrivain et professeur de littérature francophone à UCLA – cet événement exceptionnel reflétait l’ambition de démocratiser la poésie grâce à une programmation culturelle riche, confiée à des artistes comme Raymond Depardon, Mohammed El Khatib ou Benjamin Millepied.
Au rythme des Jeux, la fête poétique a voyagé dans les arrondissements parisiens à l’instar des Slogans poétiques, articulés autour des poèmes des 24 lauréats d’un concours organisé en amont. Affichés dans les rues de Paris, le métro, les bus, les gares, les bâches de chantier ou encore dans les clubs sportifs, les passants ont pu découvrir lors de leurs promenades la prose inspirée de ces poètes amateurs.
Tels des surgissements poétiques, des poèmes sonores inspirés du sport et du corps, écrits par des artistes contemporains, lus par des comédiens et comédiennes du Théâtre de la Ville de Paris ont aussi été diffusés à intervalles réguliers dans les Catacombes, au parc des Buttes-Chaumont, à la Maison de Victor Hugo, au musée de la Vie Romantique mais aussi dans les parcs et les jardins de la ville.
Les Jeux Poétiques, c’était aussi l’occasion d’éveiller le public au pouvoir d’un poème. C’est dans cette optique que Refaire le monde, le Festival de la francophonie a invité Amélie Prévost (Québec) et Jean-Luc Raharimanana (Madagascar) pour une soirée rencontre exceptionnelle animée par l’historien de l’art Emmanuel Daydé. En parallèle, un programme de rencontres et d’interventions de poètes francophones dans les écoles, bibliothèques, médiathèques de la Ville de Paris a également été mis en place entre début septembre et début octobre 2024.
Et ce n’est pas tout ! Pour ceux qui se rêvaient poètes, un panneau d’expression poétique a été installé sur les quais de Seine de Paris Plages, invitant ainsi les passants à partager leur souffle poétique ou leur poème préféré.
Ainsi, ce samedi 7 septembre, alors que les Jeux paralympiques touchaient à leur fin, la place du Châtelet s’est métamorphosée en ring géant sous l’œil stupéfait des nombreux spectateurs. Au programme, pas de match de boxe mais une arène artistique prête à accueillir un marathon poétique exceptionnel de 12 heures ! Pour transmettre la flamme poétique à Los Angeles 2028, un parterre d’artistes francophones, accompagnés de 8 poètes américains, ont déclamé, slamé, récité leur prose de 14h à minuit. Au cours de ce marathon, des comédiennes et comédiens du Théâtre de la Ville ont aussi investi le ring pour lire des textes inédits sur les Jeux Olympiques et Paralympiques de Paris 2024. Une fin de partie en apothéosé !
La poésie sonore à l’honneur !
Le jeudi 3 octobre à 20h, au cœur de la Grande Salle de la Gaîté Lyrique, Refaire le monde, le Festival de la francophonie poursuivra cet élan poétique en consacrant une soirée exceptionnelle à la poésie sonore, un genre né dans les années 50 avec la Beat Generation, le mouvement littéraire et culturel américain d’Allen Ginsberg et Jack Kerouac. Lors de cet événement, des duos et des trios d’artistes d’univers variés, mues par la volonté de montrer un art en mouvement et en dialogue, proposeront une mise en musique et en danse des mots. Une occasion unique de découvrir la diversité des techniques de discussions orales et le foisonnement littéraire francophone. Avec Mathieu Arsenault, Keren Ann, Walid Ben Selim, Marie Marguerite Caro, Valentin Durup, Féfé, Hakim Hamadouche, Irène Jacob, Lisette Lombé, Marc Nammour, Fred Nevché, Martin Mey et Marc Alexandre Oho Bambe.
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