CINÉMA | Cinémathèque Afrique – Institut français
Deux œuvres issues du catalogue de la Cinémathèque Afrique gérée par l’Institut français et sélectionnées par le cinéaste David-Pierre Fila seront mises à l’honneur à l’occasion du Festival de la francophonie.
3bis rue Papin , 75003 Paris (Gaîté Lyrique), France
6 octobre 2024
17h00
Infos pratiques
Lieu
Date
6 octobre 2024
Horaire
17h00
Tarif
Gratuit
La Gaîté Lyrique
Site organisateurEn partenariat avec l’Institut français, une soirée « Cinémathèque Afrique » sera proposée avec les projections d’un film contemporain et d’un film de patrimoine issus de son catalogue. Les films présentés seront sélectionnés par le réalisateur David-Pierre Fila dans le cadre d’une carte blanche.
- Kaka-Yo de Sébastien Kamba (République du Congo, 1965, 28mn) :
Deux jeunes gens s’aiment et désirent se marier, mais un sorcier conseille au fiancé d’éprouver les sentiments de sa promise. L’épreuve est de taille : le jeune homme disparaît, la jeune fille doit le rechercher en sachant que, si elle ne le retrouve pas, elle le perd. Dans sa quête, elle est protégée par un mystérieux enfant qui la guide avec le chant de sa guitare. Vibrante histoire d’amour – « kaka yo » signifie « rien que toi » en lingala -, le film entremêle vie moderne, avec la jeunesse de Brazzaville qui danse les danses européennes en vogue dans les années’ 60, et dimension initiatique, avec le sorcier, son pouvoir, et un gamin qui incarne l’esprit de l’amour.
« Sébastien Kamba fut l’assistant du grand Glauber Rocha, cinéaste brésilien qui tourna son film Le Lion à Sept au Congo Brazzaville. Aujourd’hui à 84 ans, Sébastien Kamba est le cinéaste vivant et le dernier témoin du cinéma du continent dont j’ai commencé le portrait. Il s’est confié sur Kaka Yo, premier court métrage du cinéma congolais réalisé en 1965. L’idée du film est de Sébastien Kamba au sein du caméra club présidé par Monsieur Claude Huchin directeur du centre culturel français en 1965. C’est parce que Sébastien Kamba était totalement convaincu par l’importance et le rôle du cinéma qu’il sait très vite lancé dans la réalisation de ce court métrage. Il avait aussi vite compris qu’avec le cinéma on pouvait dire beaucoup de choses. L’ histoire du film est simple. La jeunesse dans sa naïveté. Antoine et Pierrette s’aiment mais l’inexpérience dans cette vie de couple les emmène à faire confiance à un féticheur. Kaka yo c’est à-dire rien que toi se termine en beauté. Pierrette retrouve son Antoine. »
David-Pierre Fila
- La nuit des rois de Philippe Lacôte (Côte d’Ivoire, France, Canada, Sénégal, 2020, 1h33) :
La MACA, la prison d’Abidjan, l’une des prisons les plus surpeuplées d’Afrique de l’Ouest. Vieillissant et malade, Barbe Noire est un caïd de plus en plus contesté. Pour conserver son pouvoir, il renoue avec la tradition de “Roman”, un rituel qui consiste à obliger un prisonnier à raconter des histoires durant toute une nuit. Un jeune pickpocket est désigné. “Roman” ne sait pas raconter mais il est hanté par une seule histoire, celle du chef « microbe » Zama King… La projection aura lieu en présence du réalisateur Philippe Lacôte.
« La Nuit des rois est un film hommage à la tradition orale africaine, à travers le conte , que chez moi au Congo Brazzaville nous appelons le MBongui (conte et devinette, au coin du feu) que les aînés nous enseignent le soir au village pendant les vacances. Comme la chanson de Manu Dibango « Le soir au village ». C‘est aussi un questionnement sur l’art de raconter, au moment où nous cherchons des formes de codes pour ce genre de narration. Ici l’essentiel, c’est aussi le Zouglou, une musique urbaine lancée dans les années 90, une musique qui s’inspire des chants de la tradition. Ce film est aussi une philosophie du regard sur les corps empruntés aux films de Karaté des années 80. C’est d’abord un film qui réunit 4 pays Francophones : France – Sénégal, Côte d’Ivoire, et le Canada. Et qui a conquis le Monde par sa nouvelle écriture de dire l’Afrique. C’est aussi le premier film africain francophone qui va faire l’objet d’un remake. »
David-Pierre Fila
La Cinémathèque Afrique, gérée par l’Institut français, réunit aujourd’hui l’une des plus importantes collections au monde de films africains réalisés des années 50 à nos jours, avec plus de 1700 films (courts et longs-métrages de fiction, d’animation et documentaires) issus de 45 pays. Elle détient une grande partie des œuvres pionnières de cinéastes d’Afrique francophone. La Cinémathèque Afrique participe à la sauvegarde du patrimoine africain à travers un programme de restauration et de numérisation, et permet la diffusion des œuvres à l’international.
Le dimanche 6 octobre à 17h dans l’auditorium. Entrée libre sur inscription.