06 Oct 2024
Actualité

Sorties de scène du 5 octobre

Il était absolument impossible de s'ennuyer en ce début de week-end avec le programme bien rempli d’un festival décidé à faire rayonner l'éclectisme des talents francophones. Un déluge de rendez-vous passionnants, touchants, dansants et captivants.

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Le fait du jour

Décidément, la musique francophone est le symbole bienvenu d’une diversité inspirante. La preuve avec cette deuxième soirée concert proposée par le Festival de la francophonie. Sur la scène de la Gaîté Lyrique ce samedi soir, la diva franco-béninoise Angélique Kidjo, a fait danser le public au rythme de ses morceaux métissés de zouk, rumba et de pop africaine. Dans une tout autre ambiance, le phénomène Pierre de Maere et sa pop flamboyante ont confirmé la singularité des artistes belges. Une soirée couronnée par un bal de rumba congolaise aux sonorités modernes du Collectif Rumba.

Grand angle

La magie d’un conte ne devrait pas être réservée à l’enfance. Pour se replonger dans ces moments suspendus d’imaginaires magiques, petits et grands ont pu assister, l’après-midi et en soirée, au spectacle de cinq conteuses et conteurs venus du Burkina Faso, du Niger, de la République démocratique du Congo, de Belgique, de Martinique et du Liban. Quelle chance d’avoir pu accueillir cette performance éphémère, généreuse et pétillante où des récits contemporains ont croisé les chants et les contes ancestraux.

Autre ambiance, avec Please tell me « je t’aime » et le journaliste Bertrand Dicale. Ce spécialiste de la chanson française a raconté le pouvoir de la langue française dans la musique, notamment par le biais d’artistes comme Edith Piaf, Aya Nakamura ou Françoise Hardy qui transcendent toutes les frontières, même linguistiques.  

Le festival n’a pas pu résister à l’appel des séries. Pour ouvrir le public à d’autres horizons, elle avait organisé la projection de deux séries québécoises. Poétique et lumineuse, Les Météorites relate l’histoire de deux jeunes haïtiennes placées dans une famille d’accueil blanche. L’autre série FEM, touchante et moderne est une exploration de la transidentité à travers la musique du personnage principal. 

De la suite dans les idées

Ce samedi, il ne fallait pas manquer les grands entretiens comme celui de l’écrivain haïtien Makenzy Orcel, finaliste du Goncourt 2022 pour son roman Une somme humaine, qui a évoqué la littérature comme le nécessaire reflet du monde. L’autrice camerounaise Djaïli Amadou Amal, dont le livre Les Impatientes a reçu le prix Goncourt des Lycéens, est revenue sur son histoire, son mariage forcé à 17 ans et son engagement féministe. Venu du Canada, Kev Lambert a présenté son dernier livre, “Les Sentiers de neige”, un conte fantastique sur la fin de l’enfance et ses traumatismes. 

La librairie éphémère contient des milliers d’ouvrages inédits en France. Comment aider les lecteurs à découvrir ces œuvres méconnues et leurs auteurs francophones ? Pour répondre à ce défi, Bernard Magnier a imaginé un jukebox littéraire. Le principe était simple et ludique : les spectateurs choisissaient un livre et le journaliste racontait… 

L’espace francophone est une mosaïque de peuples et d’histoires, de déracinement et de migration. Ce samedi soir, pour parler identité et filiation, avait lieu la projection du documentaire Les passeurs, être d’ici et d’ailleurs réalisé par l’Association Marianne Film (Kadia Ouabi). Le film a suivi pendant un an quatorze jeunes français issus de l’immigration qui se réconcilient avec leur héritage en examinant le parcours de leurs parents. Une projection suivie d’un débat, une soirée nécessaire pour humaniser des populations souvent incomprises. 

#VuPar…
  • « Quand on est dans la station spatiale internationale, on réalise à quel point la Terre est notre seule maison. Du haut de l’espace, les conflits et les frontières deviennent insignifiants, et c’est la fragilité de notre planète qui nous frappe, son isolement aussi, seule lumière dans un infini autrement hostile. Que l’on parle français, anglais ou toute autre langue, le langage de l’humanité devient universel dans l’espace. Le vrai défi, c’est d’apprendre à écouter, à comprendre, et à vivre ensemble. L’ISS n’est pas juste une station spatiale, c’est un laboratoire de cohabitation humaine, un lieu où les différences culturelles s’effacent pour nous enseigner la vraie leçon : il n’y a qu’une Terre et il nous revient de la protéger ensemble. » Matthias Maurer, astronaute allemand de l’Agence spatiale européenne, lors de la rencontre avec les « inspirants francophones ». 

« Avec l’atelier d’écriture « Écris ton hymne », l’idée était de rassembler autour des mots des Jeux Olympiques. Que les jeunes puissent exprimer quelque chose de fédérateur, en toute liberté, que ce soit par le slam, la poésie ou le texte libre. Ce projet, je l’ai pensé pour qu’ils s’expriment, sortent des écrans et redécouvrent la puissance des mots. Les rappeurs ont façonné mon vocabulaire, mon rapport aux mots, et c’est ce pouvoir du langage que je veux transmettre à travers cette initiative. »  Fif Tobossi, journaliste, producteur audiovisuel et co-fondateur de Booska-P, lors de la rencontre avec les « inspirants francophones ». 

Hors les murs

Parmi les nombreux monuments nationaux associés au Festival de la francophonie, l’Institut de France à Paris a accueilli sous sa coupole majestueuse, spectateurs et académiciens pour célébrer combien le français est un outil à savourer dans toutes ses dimensions artistiques. Du côté de la Cité internationale de la langue française à Villers-Cotterêt, un concert exceptionnel a réuni sur la même scène Zaho de Sagazan, le duo franco-arménien Ladnavina et le rappeur zaïrois Baloji en clôture du Sommet de la Francophonie.

Entendu au festival

Le plurilinguisme occupe une place majeure dans la francophonie, à rebours des idées reçues. Pour illustrer l’interaction permanente de la francophonie et du français avec d’autres langues, le festival s’est associé à l’Institut national des langues et civilisations orientales (Inalco) pour proposer des cours de langues rares et peu enseignées qui ont permis au public de s’initier à plusieurs langues avec l’accompagnement des enseignants de l’Inalco. De nombreux festivaliers ont eu la chance de retourner ce samedi sur les bancs de l’école éphémère de la Gaîté Lyrique pour apprendre des rudiments d‘arménien, de roumain, de taïwanais ou d‘arabe marocain. Rendez-vous demain dimanche pour les cours de swahili, de vietnamien ou encore de maya ! Ateliers gratuits sur inscription.

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