24 Sep 2024
Actualité

Le français monte en scène

Assister à un procès fictif mené par de vrais avocats : c’est l’expérience passionnante proposée par le Festival de la francophonie et l’Ordre des avocats de Paris. Interprétée par des personnalités du monde judiciaire et littéraire avec, sur le banc de l’accusé, la langue française.

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Accusée, levez-vous !

Au moment où le Festival de la francophonie célèbre le rayonnement de toute une communauté, il semblait  naturel de provoquer une réflexion autour du français. 

Pour répondre à la question « Le français mérite-t-il tant d’égards ? », le festival n’a pas opté pour une invitation à une conférence ou à un exposé théorique. Au contraire, il a choisi un concept audacieux : un faux procès organisé avec l’aide de l’Ordre des avocats de Paris et ouvert au public. Procureur, avocat de la défense et témoins seront rassemblés dans la grande salle de la Gaîté Lyrique afin d’y juger la langue française.  

Dans cette configuration, nous retrouverons d’un côté des témoins offrant une vision progressiste du français dans sa diversité, ses influences, ses spécificités et capable, comme toute langue vivante, de s’adapter aux fluctuations des époques. De l’autre, un monde judiciaire qui plaidera pour une notion plus académique du français. Et le verdict sera sans appel : la langue française n’est pas figée mais vivante, elle n’est pas fermée mais ouverte au monde.  

De l’art de la plaidoirie

Un procès se base sur des preuves, des témoignages, des expertises mais il se joue aussi sur le talent oratoire d’avocats comme Robert Badinter, Gisèle Halimi, Henri Leclerc, Jacques Vergès ou Paul Lombard. En effet, dans l’enceinte d’un tribunal, un procès relate deux versions d’une même histoire, racontée avec plus ou moins de talent et de conviction. D’où l’importance pour les ténors du barreau de maîtriser une diction précise, la pause dramatique, les mots éloquents ou la voix qui s’emporte quand le moment l’exige.   

Le procès fictif intenté à la langue française sera donc chorégraphié de la même manière qu’une vraie audience avec le procureur en charge du réquisitoire contre l’accusé et l’avocat qui a pour mission de défendre les intérêts de son client mis en examen.

Un casting quatre étoiles

On retrouvera ainsi Gaëlle Bien-Aimé, comédienne, humoriste, auteure, metteure en scène, journaliste et co-fondatrice de ACTE, école d’art dramatique, Emmanuel Khérad, journaliste et présentateur pendant près de 20 ans de l’émission La Librairie francophone sur France Inter et Gilles Pécout, président de la Bibliothèque nationale de France et ancien ambassadeur de France en Autriche.

Venus de la sphère judiciaire, Pierre-Yves Gauthier, professeur en droit privé à l’Université Paris-Panthéon-Assas, Christian Charrière Bournazel, ancien bâtonnier de l’Ordre des avocats de Paris et Vanessa Bousardo, vice-bâtonnière du Barreau de Paris utiliseront toute leur éloquence et leurs expériences pour plaider leur cause. Une expérience fascinante et insolite à ne surtout pas manquer !

Faites entrer le responsable

Basile Ader, avocat et ancien vice-bâtonnier du barreau de Paris, mais aussi conservateur du musée du Barreau de Paris est un passionné de théâtre. Il utilise les planches pour écrire et mettre en scène toute la dramaturgie de grandes plaidoiries qui ont marqué l’histoire. Caméras et micros étant interdits dans l’enceinte d’un tribunal, son projet permet au public de revivre toute la théâtralité et le talent de grandes figures du barreau. C’est à lui que l’on doit le spectacle Procès en scène, dans lequel il revient sur trois procès majeurs du droit, incarnés par des avocats qui ont profondément affecté le droit français. Le procès Bénac (1914) qui démontra la nécessité absolue d’une défense professionnelle, le procès de Bobigny (1974), l’incarnation de la liberté des femmes de disposer de leur corps qui permit la promulgation de la loi Veil et enfin et le procès de Patrick Henry (1977) qui fut le symbole de la lutte contre la peine de mort, menée par Robert Badinter.

Dimanche 6 octobre à 15h dans la grande salle de la Gaîté Lyrique

Entrée libre, sur réservation

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